Cette fois, plus que d'autre, je me suis "vue" : Telle que je suis, et non pas telle que je me vois dans ma tête.
Dans ma tête, pas une ride, pas une pesanteur. Enfin, si , tout de même, soyons honnête, depuis quelques années, des difficultés, petites , mais qui s'aditionnent. Se cristallisent dans une activité: j'ai du mal à me couper les ongles de pieds. Et depuis une année, la sensation d'un corps qui s'étale, qui devient vraiment celui d'une grosse, bien que je ne prenne plus de poids. Comme si les kilos étaient d'abord arrivés discrètement, puis commençaient maintenant à prendre leur vraie place, profitant de la pérennité de la situation
Sur les photos, donc, je me vois, soudain, telle que la réalité est : Grosse, très grosse.
Pendant des années, j'ai pu éluder. On m'assurait que j'étais seulement très enveloppée, que j'étais moins grosse que les grosses comme moi. D'accord, je suis grosse, mais ferme, et mes chairs ne pendent pas. Pendant toutes ces années, selon l'incidence de l'image, il est vrai que j'arrivais encore à me voir telle que dans mes rêves, à distinguer des prises de vues sur lesquelles je ne paraissais pas si grosse que ça, finalement.
Mais sur les photos de cette année, et cela alors que je n'ai plus pris de poids depuis un an... impossible d'éluder le vrai problème: je suis une vraie grosse, exactement ce que je ne veux pas être. Il n'y a pas une seule exeption, sur aucune image. Me voici donc exactement comme les grosses dames de la cinquantaine que je croise , en croyant (en espérant?) ne pas faire partie de leur communauté. Ces grosses dames en forme de boule, qui n'ont plus de formes, plus de taille, un gros ventre bedonnant de femme enceinte, une silhouette générale de style bouteille de Perrier.
Mon visage, resté fin jusqu'à un certain poids, ce qui contribuait d'ailleurs à la non-perception de mon surpoids, s'est lui aussi transformé. Au niveau du menton, le drame s'est insensiblement installé, et sur toutes les photos, de face, comme de profil, on ne peut pas ignorer ce menton double, triple, enfin, ce menton envahissant le cou.
Depuis au moins 3 ans, je travaille mes sensations alimentaires , toute seule, aidée par des visites sur des forums et des lectures, genre Zermati, Apfeldorfer, etc. Beaucoup de progrès, de changements dans mon alimentation, dans la manière de manger. Aucun changement de poids. Au début, les considérations alimentaires m'ont fait sortir de la restriction cognitive, comme il disent, et comme j'ai en même temps arrêté de fumer, les kilos se sont empressés. En ce qui me concerne, prendre du poids s'est toujours fait sans y penser, et en perdre semble devenir de plus en plus difficile. Question stabilité de poids (lourd), je peux prétendre au titre mondial. Je ne m'écarte presque jamais de plus de 1 kilos de mon poids maximum. J'ai assez d'expérience maintenant pour redresser la barre quand je me vois repartir à la hausse. Pour la descente, rien à faire.
J'ai même fini par penser que perdre des kilos n'était pas seulement difficile, mais utopique. Les arguments s'accumulent: 2 ou 3 semaines en faisant attention, sans perdre un seul kilo. La préménopause (eh eh, pas encore la méno, moi !). Le stress. Les nuits trop courtes. Les repas sur le pouce. Les buffets, les sandwiches. Un ensemble de bonnes raisons. Régime le lundi, craquage le mardi, débauche le mercredi, découragement le jeudi, prise d'un kilo le vendredi, résolutions le week-end.
Mais un déclic imperceptible semble être au rendez-vous de la rentrée 2008... C'est tout d'abord la prise de conscience que je me néglige totalement, et que je dois y consacrer un minimum. D'autre part, si je veux charmer encore, et c'est évidemment un projet que je n'ai pas abandonné définitivement, ce serait mieux que ma ligne retrouve une conformité avec mes idées de la séduction. Les kilos constituent une barrière dans ma tête. Ils représentent à mes yeux l'obstacle number one. Il y avait cet été en vacances, 2 jeunes femmes jolies, mais énormes, et je me demande sincèrement comment un homme peut être attiré par de tels pachydermes. Sauf que cela m'a mis devant mes propres réalités. Critiquer les autres, OK, pourquoi pas, mais pachydermique, je le deviens...
Et puis, je sais aussi que, certes, je mange moins, mais seulement en quantité, pas en calories. Il faut donc que je baisse l'apport calorique global. Il faut surtout envisager de tenir sur la distance, car ma résistance à l'amaigrissement est bien réelle, et la perte de kilos, le fatal passage sous la barre de 9, ne se fera pas par enchantement en continuant sans changement alimentaire.
Grâce aux réflexions entamées sur l'alimentation, il m'est plus facile désormais de ne pas céder aux sirènes du gavage, de ne pas engloutir un aliment plaisir comme si c'était la dernière fois. J'aime toujours pas trop les légumes, malheureusement. Mais je vais essayer. Et puis, pour la première fois, j'ai annoncé à la famille mon intention d'être au régime, et de perdre 20 kilos d'ici l'été prochain.
J'ai même fait un pari avec petidernier. Si j'y arrive, il m'invite au Mac Do !
Je vous tiendrai au courant de ce défi !