L'accouchement se passait pas mal, à part quelques discrets ralentissements du coeur du bébé. Surtout comme la dilatation n'avançait pas, le médecin a décidé de faire une césarienne.
Pour faire d'abord la péridurale, il a fallu attendre l'anesthésiste, qui était occupé,. Mais bon, ce n'était pas urgent. Pour faire la péridurale, la surveillance du bébé par monitoring a été débranchée. Tout allait bien, il ne se passait rien de spécial.
Une fois la péridurale faite, le médecin a procédé à la césarienne...
Et quand il a sorti le bébé... le bébé était mort.
La maman va chercher bien sur, la vraie vérité. Que s'est il passé, durant cette heure la ?. L'heure de la mort de son enfant, mort avant de naitre, est pour elle, à tout jamais, l'heure de trop.
Elle voudrait savoir la vérité.Elle va demander le dossier médical, prendre un avocat, attaquer les médecins pour chercher une responsabilité. Ou trouver une responsabilité? Comment assurer que ce bébé, né une heure avant, aurait été vivant? . Rien n'a semblé anormal; rien n'a laissé présager cette macabre fin. Il est clair que les obstétriciens ont assez le sens de leurs responsabilités pour ne pas avoir laissé trainer a tort un accouchement qui se passait mal. Dans un grand centre hospitalier. Avec des praticiens seniors confirmés.
Mais comment cette mère en détresse peut elle penser, ou accepter, que l'on ne puisse pas répondre à ses interrogations. Elles sont légitimes et pour autant resteront certainement à tout jamais sans réponse. Elle obtiendra peut-être un dédommagement financier, on peut penser que ce n'est rien, mais c'est important aussi, parce que ce sera l'aboutissement d'une démarche de deuil qui commence par le ressentiment envers ceux que l'on considère comme responsables.
Cette maman est toute jeune, c'était son premier enfant. Elle aura cette blessure à tout jamais, la recherche de responsabilités médicales n'y changera rien. On sait aussi que sa blessure va se cicatriser doucement, qu'elle aura probablement d'autres enfants, et qu'elle gardera en elle toute sa vie cet immense chagrin, ce qui ne l'empêchera pas à tout jamais d'être heureuse.
Pauvre petite maman, je suis, nous sommes tous proches de ton désespoir et de ta souffrance. Pauvre petite maman, demain, c'est moi qui vais te remettre ton dossier médical. Et j'ai peur, avant tout, de ne pas savoir me montrer à la hauteur de ta détresse.