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Restons en cuisine pour tenter de mieux comprendre le tiers-payant généralisé.
Le prix de la consultation c’est un œuf (décrit précédemment) le paiement à l'acte expliqué en oeuf
A l’heure actuelle chaque œuf est métabolisé ainsi :
Le patient consulte (qui il veut, quand il veut) et dans presque tous les cas accouche d’un œuf qu’il remet au docteur avec précaution. La coquille renferme des germes nutritifs destinés à nourrir le médecin. Le docteur garde l’œuf pour lui, et en échange, il utilise ensuite une sorte de feuille de salade verte numérotée appartenant au patient, qu’il introduit dans une fente mystérieuse.
Le médecin tapote 3-4 boutons, cela déclenche une sorte de digestion à distance de l’œuf. Le jaune est tout d’abord remboursé au patient par la sécu, puis le blanc par la mutuelle. Le blanc étant plus coulant, une partie s’écoule en chemin, et il est courant que la mutuelle ne puisse le rembourser en totalité.
Le patient se plaint de cette formule. Souvent il dit que pour se soigner il faut en pratique donner un bœuf pour récupérer un œuf. Une sinistre de la santé allergique à l’oeuf libre en déduit que les patients vivent chaque jour un drame culinaire, et décide de changer la recette.
Ne pouvant anéantir à tout jamais les échanges d’œufs (bien que son désir soit grand..), la sinistre de la santé est obligée d’admettre que les œufs durent tant que la médecine libérale perdure. Alors elle décide de brouiller les oeufs
Désormais si les médecins veulent rester libéraux et continuer à se nourrir des œufs, ils doivent entendre le caquet des poules de la sécu, et le cocorico des coqs de la mutuelle. Et se conformer aux nouveaux modèles de fonctionnement de la basse-cour.
Première étape : le patient (verra toujours qui il veut, quand il veut) mais ne remettra plus aucun œuf au médecin. Il pourra donc laisser son panier à la maison. Par contre, il ne devra pas oublier sa petite feuille de salade verte, partie vitale de la consultation. Une seconde petite garniture appelée carte de mutuelle contenant de nombreux numéros incohérents devra également être remise au médecin.
Durant cette première étape, la consultation va évoluer. Concentration oblige, pendant que le médecin introduit la recette de la mutuelle du patient dans le four électronique, la relation médecin-patient va se prendre un vrai temps d'incommunication. L'inverse de ce que le malade recherche, en somme.
Seconde étape, le médecin continuera exactement la même méthodologie qu’il connait déja. Feuille de salade vitale et numéros de mutuelles mélangés dans la fente, et clics… en apparence tout est simple. Tout est simple dit la sinistre.
Mais … La vraie histoire de l’œuf médical du XXIème siècle commence alors.
Une fois injecté dans le circuit vital, l’œuf va se séparer en plusieurs parties. Un nouveau jeu médical, que l’on pourrait baptiser le JEU DE LA ROUTE VERTE, sera alors créé, et occupera les rares loisirs du médecin : comment récupérer les différents morceaux de ses œufs. Objectif : reconstituer le plus d’œufs entiers possibles. Bien entendu, comme tout jeu, il sera semé de pièges, d’embuches, de questions insolubles, de retour à la case départ, de séjours dans la case prison. Une sorte de monopoli-tique de la route vitale.
Une moyenne de 30 œufs de consultations par jour à reconstituer. Les médecins vont passer un temps fou à jouer au jeu de la Route Verte.. Durant cette seconde étape, la consultation va encore évoluer. Car, s’il veut quand même dormir un peu la nuit, et parfois se reposer, le médecin devra supprimer certaines consultations pour trouver le temps de jouer à reconstituer ses œufs.
La coquille correspondra au 1euro actuellement retenu au patient pour chaque consultation. Ah, ça ?
La sécu, en tant que pivot central, sera chargée de la partie bien ronde de l’œuf, le jaune. Les tuyaux de récupération ayant déjà été testés préalablement. Ca ne marche pas à 100% mais cahin-caha c’est gérable.
En revanche, le blanc bien que coulant, va se révéler dur… à obtenir.
800 aubergistes environ distribuant du blanc, à quelle porte frapper quand le blanc n’est pas payé ? il serait idéal que le docteur puisse embaucher des marmitons pour battre les blancs, mais les marmitons sont chers. Et maintenant, il faut les faire travailler un minimum de 24 heures par semaine, selon une invention d’un autre sinistre copain de la première. N’ayant point de budget marmiton, alors, le médecin risque de troquer son habit de contre celui de
Et puis, au terme de ce parcours culinaire, et de nuits et dimanche d’amusement, les médecins ont toute chance de reconstituer des œufs comme ça.
Vous trouvez ce modèle simple (ainsi que l'assure l'imperturbable sinistre de la santé?
Vous trouvez ça normal ?