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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 21:54
Chaque jour, les activités que je mène auprès des médecins me confrontent à mes insuffisances, et à des incompétences dont je me demande s'il y a ou non une chance de les surmonter

Déja que je ne suis pas spécialement faite pour ça, que je me retrouve totalement par hasard à une place de chef, en plus je n'ai plus mon chef en soutien, donc c'est une fois encore seule que j'assume.

Et dans ce genre de poste, les succès sont passés sous silence, par contre les conneries voire seulement les insuccès prennent de la place.

Donc dans la semaine, j'ai réuni, organisé et animé entièrement seule une grande réunion de 60 personnes. Des heures de boulot, et aucun retour positif. Pas de retour négatif non plus. Un silence qui fait écho lugubrement à mon besoin bien naturel de félicitations.

Mes armes contre les coup bas, les plantages et les crocs en jambe ne sont pas au point. Je suis trop confiante, trop impulsive, trop bavarde, trop, trop trop.... et puis pas assez patiente, pas assez claire, pas assez impartiale, pas assez diplomate... pas assez plein de choses

Cet après midi, je me suis fait planter par un collègue. Après m'avoir assuré que je pouvais organiser une importante réunion, que le budget serait obtenu sans problème, après m'avoir laissé organiser la réunion, prévoir 4 médecins pour cela, il vient de m'annoncer qu'il n'a pas le budget prévu, et prend l'air surpris genre, mais non,  je ne t'ai jamais dit que c'était sur...

Et merde, je suis ridicule et j'ai honte vis à vis des gens que j'ai dérangés...

Quel sentiment domine , colère, découragement, je ne saurai dire...




3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 21:51
Publié dans le magazine Capital de ce mois ci
"Palmarès des dépassements d'honoraires (chirurgicaux)"

En premier, je suis dérangée par l'amalgame pour les dépassements entre la chirurgie pour pathologie - hernie, prostate, vésicule, cataracte, hanche, genou - et la chirurgie "esthétique", l'article mettant dans le même sac cette chirurgie à mon sens de confort.

Ma réflexion sur cette chirurgie que j'appelle " de confort" est alimentée par mon propre parcours. En effet, je suis amputée d'un sein, et j'ai subi une intervention de reconstruction mammaire. Cette période de ma vie m'a conduite à séparer clairement la chirurgie plastique, de reconstruction, qui concerne une pathologie invalidante, et la chirurgie esthétique, qui n'a rien à voir.

Il est clair que la démarche de chirurgie esthétique(anneau gastrique par exemple) est totalement différente. La chirurgie est  l'acte médical essentiel, mais l'argent a sa place probablement fondatrice. La démarche repose sur une volonté personnelle, et à ce titre, je pense que la dépense en fait partie. Que certains chirurgiens profitent de la volonté de quelques uns d'améliorer leur esthétique, paradoxalement, cela ne me choque guère. De toutes façons, les dépenses en ce domaine sont sans fin, chirurgie ou non. Alors je comprends mal comment on peut être dérangé de 1000 euros pour une réduction mammaire, ou un anneau gastrique, alors que les injections d'antirides valent une fortune, que le moindre pot de crème de grande marque censé miraculer l'intéressée au réveil est à 60-80 euros, et les inscriptions annuelles dans un club de sport très d'un montant très élevé (je n'ai pas tenté, connais pas les prix, mais c'est cher !)

Par contre, je suis plus heurtée par 600-800 euros voire plus pour une hernie, ou pour une vésicule, une cataracte, la prostate..; Tous tarifs couramment pratiqués. Notamment dans l'établissement ou je travaille, bien sur cité dans les palmarès (cherchez !)

Soyons clairs, je suis POUR les dépassements d'honoraires.

Personnellement, j'ai passé 15 ans en secteur 1 sans dépassements, et j'ai changé en 1999 (dernière possibilité de changer). Je préfère le secteur 2, même si je ne gagne paradoxalement pas plus, car les charges y sont plus importantes. Je préfère le secteur 2 pour la liberté. Fixer soi même son tarif est une liberté. Et les médecins conventionnés sans dépassement se sentent totalement prisonniers du système, à cause notamment de la faiblesse des tarifs et surtout de l'interdiction de l'adapter à la réalité du travail fourni.

Donc, si je suis bien Pour les dépassements d'honoraires, je crois, je crains, que certains chirurgiens, un certain nombre de ceux que je cotoie en tous cas,  a perdu le sens de la mesure de l'argent.

Parce que l'argent ça se mesure. Parce que 600 euros, c'est beaucoup... vraiment beaucoup. Et , contrairement à ce que veulent croire nos amis les chirurgiens, les mutuelles ne payent jamais cela en totalité, et les patients y vont donc de leur poche. Avec le petit rajoutis des honoraires d'anesthésie, généralement calqués sur ceux du chir.

600 euros, voire plus, c'est beaucoup. C'est beaucoup pour moi, mais pour certains, c'est carrément ENORME..

A mon sens , les chirurgiens donnent trop dans le mal-entendu. Ils ont mal-entendu que leurs honoraires avoisinent le montant de 2/3 d'un SMIC, ils ont mal entendu ce que veut dire prise en charge par la mutuelle, ils ont mal entendu que les fins de mois de leurs patients sont autrement plus difficiles que les leurs.

Alors parfois, et je le dis ici, mais je n'ose plus le dire dans ma clinique, parce que j'ai déja eu de nombreux échanges houleux avec ça, alors parfois, donc, ma profession ne me fait pas honneur.

Alors que je pense que c'est un bonheur de faire notre métier, et qu'en plus ce métier génial a pour atout maître de nous faire gagner une vie plus qu'honorable.


13 octobre 2008 1 13 /10 /octobre /2008 20:22
On sous estime ce problème de riche: les relations avec les femmes de ménage.

Pas possible d'éviter ça quand on travaille autant que moi, avec en plus un mari totalement incapable de gérer quoi que ce soit, vu son handicap.

Tout commence dès l'embauche. Ou mettre l'annonce ? afin de ne pas recevoir 100 coups de téléphone, notamment des personnes qui habitent des banlieues diamétralement opposées à la votre et se disent prêtes à faire 3 heures de transport par jour pour venir travailler 2.
L'affichage en local c'est beaucoup mieux. Pour ma dernière embauche, j'ai poussé la notion de local à l'extrème en apposant une annonce... sur la fenêtre du rez de chaussée. Au moins, les personnes intéressées savent ou ils(elles) postulent.
Vient le premier contact et les références. Que l'on souhaite bien sur, vérifiables. Ma femme de ménage actuelle, embauchée en septembre 2007, avait 2 employeurs, l'un content, l'autre non. Auquel se fier ? A son intuition. La mienne me disait de ne pas trop me fier à son sourire, mais elle était quand même sympathique.

Une fois que le job est entamé, bien définir ce que l'on attend; en effet, si l'on prend une personne pour faire le ménage, par définition c'est que l'on est absent. Donc on ne peut pas gérer.
Au début, ça se passe bien. La dame de ménage fait des efforts, et vous aussi, vous essayez de ne pas focaliser sur les endroits qu'elle n'a pas nettoyés, et que vous auriez récurés, vous...   Après quelques semaines, il apparait bien qu'elle ne prendra pas d'elle même l'initiative de procéder exactement comme vous l'auriez nettoyé. Vos mots deviennent plus précis, mais déja une certaine lassitude s'installe. Pourquoi faut il lui dire toutes les semaines de passer la poussière sur les meubles et d'enlever les traces de doigts sur la fenêtre du salon.

Moment des premières vacances. Vous l'aviez embauchée en septembre. Elle prend 10 jours à Noel, que magnanime, vous décidez de payer à titre d'étrennes. Re en février. Puis en juillet, elle prend des jours qu'elle est censée remplacer, mais elle ne tient pas l'agenda à jour comme vous le lui avez demandé. Intuitivement, c'est clair qu'elle ne travaille pas le nombre d'heures prévues. Mais bon, vous êtes crevée, et vous laissez passer, en décidant de lui faire confiance, elle assure remplacer tout. Enfin, euh, vous êtes crevée mais pas conne non plus... . En Août, elle repart a nouveau presque 5 semaines, que vous lui réglez a nouveau en intégralité, pour ne pas passer pour un inique patron, elle est seule avec son fils de 6 ans, c'est dur. Dès son retour le 3 septembre, elle vous indique qu'à Noël, cette fois, elle va dans sa famille pendant 2 semaines. Premier vrai craquage. Vous annoncez clairement votre intention de ne pas payer ce nouveau congé. ALors elle vous échange soit disant 3 heures de plus par semaine, qui remplaceront les heures de ses vacances. Et à nouveau elle oublie  tout le temps de tenir à jour les heures qu'elle est censée faire en plus.

Le statut de patron exploitable étant enfin entré véritablement dans les moeurs, son ardeur ménagère commence à faiblir. Quoi, vous payez sans faiblir des heures qu'elle ne fait pas, alors elle se fatigue de moins en moins durant celles qu'elle est censée effectuer. Des petites négligences initiales deviennent de grands déserts de travail. On continue a mettre des mots, qui demandent chaque jour des actions normalement incluses dans la fonction de base. Et chaque jour un peu plus, c'est pas fait, ou mal ...

Ce soir en rentrant, la situation après 3 heures de boulot de la femme de ménage à la maison était à peu près de cet ordre:
- elle n'a pas rentré la poubelle
- l'évier est dégueulasse (alors que mon mot stipulait de le laver plus blanc que blanc)
- les casseroles que j'avais laissées a laver sont lavées, mais pas rangées
- elle les a mises dans la machine a laver la vaisselle, a fait tourner la machine qui était par ailleurs pratiquement pas remplie. (je sais, je l'avais laissée comme ça exprès à titre de test !)
- elle a fait la soupe, et l'a laissée a l'air sur la table. Pas mise au frigo.
- les fruits pourris dans le saladier sont toujours pourris (autre test, j'exagère, non ?)
- le ménage n'est fait dans aucune des chambres. Elle n'a pas commencé le repassage. Tout ce qui était à ranger dans les placards est encore dehors.

J'ai craqué, et je lui ai téléphoné. Avec l'expérience et le recul, je choisis maintenant de ne plus faire durer indéfiniment ce genre de situation. Qui me fait passer mes moments de loisirs avec un balai dans une main et un chiffon dans l'autre, tout en payant une personne qui est censée le faire. Depuis le temps que je vis dans ma maison, je sais ce que l'on peut y faire en 12 heures dans une semaine. Ce n'est pas parce qu'elle a moins de qualifications que moi qu'elle peut s'autoriser à ne pas faire son métier correctement.

Je lui ai demandé de m'expliquer ce qu'elle avait bien pu faire pendant 3 heures. Elle n'a trouvé que des trucs incroyables: la baignoire (mais personne ne s'en sert jamais !) et en plus elle n'a pas nettoyé la salle de bains qui va avec la baignoire.  Soit disant elle aurait fait le ménage derrière les bouteilles de vin à la cave ? mais bof, elle n'a pas fait la cave non plus; elle affirme avoir laissé l'évier nickel. Seulement mon mari n'est pas la, je me demande comment cet évier a déja repris le même aspect que celui dans lequel je l'ai laissé en partant ! Elle me dit qu'elle a trouvé la cuisine dégueulasse ce matin. Pas propre certes, mais en usage normal de week-end, rien de plus. En plus, chère femme de ménage, ma cuisine fait à tout casser 5 m
2
, cela m'a toujours compliqué la vie qu'elle soit si petite...

Elle a eu le droit à un ultimatum en règle. Je crains qu'elle ne reste pas 10 ans comme la précédente. Car je passe généralement pour une patronne pas trop chiante, et entretenant de bonnes relations avec les salariées qui sont venues chez moi. Seulement, je considère aussi que chacun doit faire son job. Je ne laisse pas mon linge sale à laver, je ne demande aucun nettoyage inhabituel ou dégradant. Dans ces conditions, chez moi, on bosse, ou on va voir ailleurs.

Ah, ces riches, ils ont vraiment des vrais soucis.
4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 23:58
Les gens font parfois des réflexions totalement inattendues et déstabilisantes

Nous étions ce soir chez des amis, notamment un petit groupe qui se connait très bien et depuis plusieurs années. A un moment, nous discutions de la puberté de nos enfants . Ma copine My évoquait avec des trémolos dans la voix la puberté de ses 2 filles
de 11 et 12 ans, déja réglées, les premières règles, l'achat des soutien gorge. Des moments d'émotion pour la mère comme pour les filles.

J'évoquai à mon tour en souriant le tout début de puberté de mon petit dernier de 12 ans, qui vient de voir avec étonnement un poil lui pousser!

Nous tournant vers notre amie B, dont le dernier fils a 12 ans 1/2, nous l'interrogeâmes à son tour. Et V ? il a commencé sa puberté aussi ?

La réponse créa une vraie surprise, et une vraie gêne dans l'assistance.
Je refuse de répondre à cette question dit la maman, cela concerne l'intimité de V et je refuse de parler de cela  ...

A un détail près, chère amie, lui ai-je dit. Il n'y a rien de moins intime que la puberté. La sève monte et cela chamboule tout, cela se voit, cela éclate. Au vu et au su de tous.

Avec ma psychologie de comptoir, une telle réponse de mère me parait excessivement pathologique. Elle indique à mon sens le refus de la mère d'accepter la puberté de son fils. Ce fils qui est son dernier enfant, après 2 filles, et auquel l'unit une relation depuis toujours fusionnelle et délétère pour l'enfant.

Ce même enfant invité il y a 2 semaines chez nous a téléphoné à son père après une banale dispute avec l'un des amis présents , en disant: moi j'ai des droits,  je fais ce que je veux... et le père en question est venu chercher son enfant sans me parler et sans vouloir savoir ce qui s'était passé réellement, comme si nous étions de véritables bourreaux.




11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 21:48
 Situons l'acteur de mes errements métaphysiques de ce soir

- 31 ans, origine Congo, en France depuis juin 2007, état 'demande de statut de réfugié politique' , ce qui lui interdit de travailler (c'est écrit sur le papier)

Et le scénario

- dépenses de santé depuis juin 2007, vu le nombre d'examens réalisés, qui pourrait épouvanter le cancéreux le plus métastatique, celui qui a honte de dépenser l'argent de la sécu...
Tout ça offert par miss CMU la bien nommée

- Il hante les urgences. A même réussi une fois à passer 24 heures en réa (ils ont cru que c'était grave). Suivies de 10 jours d'hospit en médecine interne avec un bilan complet. Un micro-ulcère , c'est tout, traité en janvier, date ou je l'avais vu la première fois, toujours traité par une myriades d'anti-ulcéreux, qu'il faut changer sans cesse, aucun ne le soulage

- renvoyé par sa généraliste vers moi, elle n'en peut plus, la pauvre, et on comprend vraiment.

- Depuis janvier, il a eu: une IRM cérébrale. Indication: maux de tête, nausées, fourmillements diffus des 4 membres ! résultat de l'examen: normal
la semaine dernière : scanner abdominal et pelvien : normal

- Les troubles dont il se plaint aujourd'hui :
il a mal au creux épigastrique, ça remonte dans la poitrine, ça chauffe, puis ça va dans l'esprit...
Il a des traitements pour les douleurs abdominales dans tous les sens, il change sans arrêt, et prend même un antidépresseur.

Je saute sur l'histoire de l'esprit pour lui proposer les services de son sorcier locorégional. Y aurait pas une histoire d'envoutement la dessous ?
Mais cette hypothèse ne lui plait pas du tout, il insiste avec ses douleurs, ne veut pas accepter que je lui donne la bonne santé en service gourou payant

Ce qu'il veut, c'est de la maladie en libre service. De la vraie maladie. Je pense que ce jeune homme veut de la maladie parce qu'il sait par les copains, qu'être malade, c'est les papiers qui avancent plus vite, le séjour prolongé voire définitif en France quasi assuré...

Malheureusement pour lui,  il a 31 ans et il est en parfaite santé. Pas l'ombre de la moindre petite maladie à l'horizon. Et avec les examens qu'il a passés, la non-maladie est assez formelle...

Il est assez en santé d'ailleurs, pour pomper à plein régime dans les finances sans limites de la sécurité sociale. Ou comment "être en bonne santé à tout prix" ...




PS et comme il n'a pas de carte vitale, pour faire la télétransmission, nos chances d'être payés de ces longues consultations sont assez minimes... la sécu économisera donc une fois encore sur le dos des médecins.

7 février 2008 4 07 /02 /février /2008 23:17
Je pense sincèrement que nous avons le seul métier dans lequel on peut tout nous reprocher, y compris quand on a traité un patient en toute conscience et qu'une complication est arrivée

Une patiente a eu une hémoptysie grave, ne s'arrêtant pas, pour laquelle il a fallu faire une artériographie pour obsetruction sélective de l'artère hémorragique.
Cet examen s'est compliqué d'une complication malheureusement connue et classique, à savoir une embolie  dans une artère cérébrale et d'un accident vasculaire. En fait, au passage des sondes endo-vasculaire, une plaque d'athérome s'est décrochée et est montée bloquer une artère du cerveau. La patiente garde quelques séquelles sous forme surtout d'une difficulté à se servir de sa main droite

Mais par dessus tout, elle poursuit de sa vindicte la pneumologue qui a demandé cet examen,. Le médecin n'a pourtant pas fait cet examen à la légère. Elle a aussi pris la peine d'aller bien en expliquer les indications, les raisons pour lesquelles il fallait le faire.  La patiente dit ne pas avoir été prévenue des risques de l'examen. Elle a été prévenue des risques qu'il y avait à continuer de saigner des poumons. A ce moment la, il n'est pas facile de prévenir les patients de TOUS les risques encourus (théoriquement , cependant , nous devrions le faire. Ce qui donnerait : vous allez passer un examen qui peut vous guérir , mais aussi vous tuer... Etes vous d'accord de le faire ?)
La malade par ailleurs n'exprime aucun reproche au médecin artériographiste, et ne sait même pas son nom. Le courrier qu'elle adresse a la pneumo, mentionne l'artériographiste sous le nom : Dr X.
Seul le médecin qui a demandé l'examen lui semble responsable de ses malheurs.

Ma collègue a parfaitement assumé cette complication, d'un examen dont elle avait posé l'indication. Elle a suivi et accompagné la patiente, avant de commencer à se faire laminer, oralement d'abord, puis par écrit maintenant

Elle s'est déja fait injurier au téléphone et hier a reçu une lettre de doléances.

Bien sur la malade a des séquelles, on ne dénie pas cela. Cependant, est-on d'accord que cette situation lui confère le droit de faire au médecin des reproches de cette manière ? .

La pneumo a passé la nuit éveillée, impossible de dormir, à retourner le problème dans sa tête, a refaire l'historique. Non, elle n'a fait que soigner sa malade, et a fait cela avec son sérieux habituel. Ce matin, ce médecin de 48 ans, pas née de la dernière pluie, elle en pleurait

Vous en connaissez beaucoup, vous , des gens qui peuvent se voir reprocher ainsi de cette manière de ne pas assurer 100% de réussite. Des gens que l'on peut , en toute bonne conscience atteindre dans leur dignité . Si vous blessez quelqu'un dans un accident de voiture, et que celui ci réagit en vous agonissant d'injures et d'écrits, vous avez le droit de porter plainte aussi. Alors qu'un médecin n'a le droit, lui , que de préparer sa défense. Car il est en tort, de toutes façons. 





11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 23:34
Un monde de barbares
C'est ce que je me suis dit hier matin en entendant dès le réveil la polémique inventée par les journalistes au sujet du nombre de voitures brulées le jour de l'an.
Nombre variant bien évidemment selon l'heure à laquelle on commence et on finit de compter
Un truc vraiment passionnant  pour commencer la journée

Ensuite une consultation, avec un couple particulièrement épanoui.. Vous avez eu quoi exactement.. je ne sais pas, on m'a pas dit. On vous a fait quoi comme traitement? ... je sais pas on m'a pas dit. Vous avez fait une prise de sang de controle depuis la sortie de l'hopital? non, on m'a pas dit.. Passionnant. Le monde avance à grand pas !

Retour chez moi, le soir 22h 30. Je n'en plus. Depuis 8 heures ce matin, faut dire ça finit par faire long. Et vlan.. une dépanneuse bloque la seule rue d'accès au parking. Inutile de chercher une place, il n'y en aucune dans le quartier. La dépanneuse pourrait se mettre un peu sur le côté et les voitures passeraient. Demande gentille (ne pas jamais agresser les possesseurs d'un gros camion). Eh bien , non, même en demandant gentiment, le mec pense que lui a la légitimité absolue de te bloquer le passage, et que toi tu es seulement dans ta voiture à cette heure là en sortie d'agrément. Pas moyen de lui faire entendre raison. En plus il y a tous les poivrots du quartier qui sont sur le trottoir, et qui évidemment prennent son parti. Il bosse, lui, madame, me dit un d'entre eux. A la fin j'étais carrément exaspérée, j'ai appuyé lachement sur le klaxon. Mais enfin, ça suffit madame, m'a t'il hurlé. Vous empêchez les gens de dormir.... Et moi, ce mec, il le droit de m'empêcher d'aller me coucher, au motif qu'il bosse et  considère que les autres n'ont qu'a attendre qu'il ait fini ?

La même chose se passe dans un milieu hospitalier et hop, une lettre de plainte. A laquelle nous serons obligés de répondre.

Donc, c'est barbare. Le dépanneur dans la rue, il peut te parler sur tous les tons, te dire que tu es une emmerdeuse de seulement vouloir passer, et tu n'as aucun droit . Seulement celui de te faire le plus discret possible et de fermer ta gueule, sinon il peut te la casser, ta gueule...  Et toi, si tu dis au patient qu'il te casse seulement les pieds, avec ses examens oubliés, ses médicaments inconnus, ses compte rendus qu'il n'apporte pas, hop, le malade il a le droit de se plaindre en disant que tu l'as mal reçu.


4 décembre 2007 2 04 /12 /décembre /2007 21:28
Cela fait  fait 20 ans que je suis installée, et même si j'ai déménagé il y a quelques années dans la ville d'à côté, cela n'a pas modifié sensiblement , ni la distance maison-cabinet, qui est en moyenne de 14 kilomètres (je connais la distance à cause des impôts!) , ni  le parcours réalisé.

A ma disposition, pour l'aller plusieurs parcours différents. Au bout du compte ils se valent tous, et aucun ne s'est jamais révélé définitivement plus rapide qu'un autre.

Un atout pour un habitant de l'Ile de France. J'habite pas très loin du périph et je travaille en banlieue. Donc, normalement, comme tout le monde est occupé à remonter vers Paris, je ne devrais pas rencontrer d'encombrement. Encore que... C'est sans compter sur ceux qui veulent à tout prix s'approcher de la capitale le plus vite possible, et qui, dans cet objectif, se mettent toujours en travers de mes carrefours menant en banlieue, ce qui les rend difficiles à traverser...

Mon interrogation vient du fait que plus les années passent, plus cela me prend de temps pour aller et revenir . Enfin surtout pour aller bosser, car je reviens souvent quand tout le monde est déja rentré.

Au début c'était entre 15 et 25 minutes maximum.

Maintenant, c'est minimum 25 minutes, et parfois je mets plus de 3/4 d'heure à venir.

Il n'y a pratiquement aucun jour sans un problème sur un point quelconque du chemin. Un petit bout de périph (une porte) asphyxique, l'autoroute parfois bloquée, sans parler de la 186 qui est souvent à saturation, mais généralement pas au même endroit que la veille.

La solution de passer par les villes et non les grands axes, ne se révèlent pas plus fructueuse. Les petites ruelles calmes ne le sont plus à 8 ou 9 heures du matin. Livraisons, camion poubelle, voitures remontant vers Paris. Et puis les idées saugrenues de  municipalités qui prèfèrent les encombrements au passage fluide des voitures, et qui s'ingénient a inventer des sens interdits impitoyables , des raccordements insensés ramenant au point de départ, des voies de passage labyrinthiques.

Je sais que ce sont des récriminations de riche, là. Que je ferais mieux de préserver la couche d'ozone et d'éviter les émissions de CO2 en prenant les transports en commun.
Ma durée de trajet est alors de 35 minutes de porte à porte.
Seulement, j'avoue , je n'ai pas trop de courage de prendre le RER et le tram après 12 heures non stop, puis de traverser à pied le no mans land qui passe au dessus du périph. Encore moins quand j'ai des réunions le soir, ce qui arrive souvent. Et la plupart du temps, je trimballe mon ordi portable, etc, des excuses pour ne pas prendre les transports en commun, j'en ai plein les poches...

Toutes mes raisons de parisienne paresseuse sont bonnes. Il ne faut pas me critiquer. Encore si le bus s'arrêtait devant ma porte, je ferais peut-être un effort. J'irais bien en vélo, mais je me suis aperçue, les rares fois ou je l'ai fait, que les 14 kilomètres étaient extrèmement vallonnés ! Bien trop pour mes petites jambes pas sportives.

Alors je me contente de râler que je mets de plus en plus de temps. D'autant plus que je n'ai pas réussi à intégrer cela dans mon psychisme fatigué, et que je continue à partir toujours à la même heure, et donc à arriver de plus en plus en retard.
15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 22:28
Une fois de plus, mon petit dernier est platré. La jambe, cette fols

Donc impossible de rentrer à pied de l'école (à peu près 15 minutes à pied)

Entre hier soir 19 h et ce matin début de consultation 8 heures, cela ne m'a guère laissé de temps pour m'organiser

Mon mari n'est pas dispo. Mon mari présente un handicap sévère , qui ne l'empêche pas d'avoir des activités, mais le rend inadaptable à tout changement. Donc, aujourd'hui, il a d'autres occupations prévues et c'est impossible qu'il en change

La grand mère habite loin, et comme il y a toujours la grêve de la RATP, je ne peux pas lui demander ça.

D'ou l'idée de demander à l'école d'appeler un taxi à la sortie. Après appel auprès de l'assurance scolaire, c'est prévu. Je savais déja , remarque, c'est mon troisième, et j'ai déja donné dans ce système, bien pratique au demeurant.

Mais c'était sans compter sur la mauvaise volonté de l'école (privée).
Déja à l'heure du déjeuner , la gardienne m'a téléphoné en  me demandant si vraiment je ne pouvais pas m'organiser autrement. D'une part parce que , vu la grêve, bla, bla, et d'autre part parce que l'appel coute  35 cts d'euros par minute et vous comprenez, madame, l'attente... Je lui ai proposé de me facturer le temps d'attente, si vraiment cela leur posait problème, et elle a remballé son arguement fallacieux

Ensuite, elle m'a rappelée 10 minutes après la sortie de classe, en me disant qu'il n'y avait pas moyen de trouver un taxi, que cela sonnait sans répondre, etc... J'ai demandé à parler au directeur, mais il avait subitement disparu. De même , avait disparu tout administratif susceptible de recevoir mon indignation,  après les paroles de la fameuse gardienne: madame, vous n'auriez pas du vous organiser de cette manière, vous auriez du laisser votre enfant en étude et venir le chercher vous même...

Bien entendu, vieille pie, je vais stopper ma consultation, déja passablement plombée par tes multiples appels et aller chercher mon enfant à l'école.

Finalement, j'ai envoyé le mari, une fois que ses activités ont été finies. Mon fils a attendu 2 heures à l'école, mais cela n'a pas d'importance

La gardienne a quand même fait un abus de position dominante, la, vous trouvez pas.Se "faire" un docteur, quand c'est si facile, quel pied de le faire un peu expier....
8 novembre 2007 4 08 /11 /novembre /2007 20:57
Entendu ce soir  sur France Info, le Pr Joël Menard, responsable d'un rapport sur l'Alzheimer

Entendu parler notamment de la "consultation d'annonce de la maladie"

La consultation d'annonce a été mise à l'ordre du jour par le plan cancer. Les patients ont réclamé une annonce de leur maladie faite dans des conditions qui ne laissent pas un indélébile traumatisme. En plus d'apprendre que l'on a un cancer, l'apprendre debout dans un couloir, ou entre 2 portes en 2 minutes, ou encore par téléphone, par courrier, cela était intolérable aux patients qui ont demandé plus de respect de la part des médecins.

La consultation d'annonce du cancer est donc une consultation longue, au cours de laquelle on doit non seulement apprendre au patient sa maladie, mais l'aider à gérer cette nouvelle, l'orienter vers une infirmière , un psychologue, l'écouter, être empathique.

Le grand drame de cela, tant pour l'annonce de cancer, que de maladie grave, c'est que l'on s'aperçoit de la vertu du temps consacré à autrui, pour l'aider. En un sens on redécouvre l'eau chaude. Autrement dit, on oblige les médecins à agir comme ils le faisaient autrefois, et comme ils devraient naturellement le faire dans ces situations dramatiques.

Mais alors, se demande t'on , pourquoi ne le font ils plus, pour quelles raisons doit on obliger le corps médical a consulter d'une manière qui parait évidemment appropriée.

Pour plusieurs raisons , je pense
- le montant du prix de la consultation. Une consultation de spécialiste est tarifée à 25 euros. Enlever 50% de charges et vous obtenez le gain net pour le médecin. Pour une consultation d'une heure, le médecin gagne une somme nette de 12,5 euros.
Par conséquent, si l'on demande aux médecins de consacrer plus de temps au patient, il faut le payer, c'est élémentaire, et indispensable.
- le nombre de patients. En moyenne entre 15 et 20 patients par demi journée. Pas facile avec cela de trouver le temps de consacrer autant de temps que nécessaire à l'annonce de maladie grave. Meme si cela ne concerne pas, bien sur tous les malades d'une consultation, heureusement.
- et puis, un point important sur lequel on se penche peu, est celui de la difficulté des médecins face à l'annonce de maladie grave. Les médecins ont aussi leurs blocages, leur caractère personnel, souvent ils sont dans une carapace, car c'est un moyen pour eux de ne pas souffir. Pour un certain nombre de praticiens, qui ne font pas face à leurs propres émotions, il n'est donc pas facile de savoir prendre en charge celle des autres.
Non les médecins n'ont pas appris cela pendant leurs études, et c'est une lacune.

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